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Profil sectoriel – Musique

Profil sectoriel – musique : octobre 2022

Introduction

L’industrie ontarienne de la musique est la plus grande au Canada et se compose d’une vaste gamme d’intervenants de tous les maillons de la chaîne de valeur, qui créent, écrivent, produisent, éditent, distribuent et diffusent de la musique originale. Elle rassemble des musiciens, des auteurs‑compositeurs, des maisons de disque, des gérants, des agents, des éditeurs de musique, des promoteurs de concert, des diffuseurs, etc. Le marché canadien de l’enregistrement sonore et de l’édition de musique est dominé par les grandes entreprises appartenant à des intérêts étrangers, mais inclut aussi un secteur indépendant solide qui se compose principalement de petites et moyennes entreprises. La vaste majorité du contenu canadien est mise en vente par des entreprises du secteur de la musique indépendante qui appartiennent à des intérêts canadiens et qui sont sous contrôle canadien.

Taille de l’industrie et impact économique

Les renseignements qui suivent sur les revenus, l’emploi et le marché de consommation doivent être considérés comme un aperçu de l’activité de l’industrie, en fonction des meilleurs renseignements disponibles.

Emploi et salaires

  • En 2020, l’industrie ontarienne de l’édition musicale et de l’enregistrement sonore a généré près de 3 000 emplois, soit 46 % des 6 550 emplois du secteur à l’échelle nationale[1]. Bien que la part de l’Ontario dans l’emploi national pour le secteur soit restée relativement stable, le nombre nominal d’emplois, tant à l’échelle nationale qu’en Ontario, a diminué par rapport au niveau d’avant la pandémie.
  • L’industrie de l’enregistrement et de la distribution sonores de l’Ontario a versé 53,4 millions de dollars en salaires, traitements et avantages sociaux des employés en 2019[2]. Ces données ne comprennent pas les spectacles sur scène ou l’édition musicale. L’industrie des studios d’enregistrement a versé 20,4 millions de dollars en salaires, traitements, commissions et avantages sociaux en 2019[3].
  • Selon la Canadian Live Music Association, avant la pandémie, l’industrie canadienne des spectacles sur scène a généré 72 000 emplois[4]. On estime que 64 % de l’industrie des spectacles sur scène risque de fermer définitivement ses portes en raison des effets de la pandémie, et que la perte moyenne de revenus pour le secteur est de 92 %[5].
  • Une recherche commandée par Éditeurs de musique au Canada et l’Association des professionnels de l’édition musicale (APEM) souligne que leurs membres éditeurs de musique au Canada ont signalé une augmentation de 16 % de l’emploi sur la période de 2016 à 2020[6].
  • Une étude des retombées économiques de l’industrie musicale autochtone souligne que le secteur a soutenu plus de 3 000 postes à temps plein en 2018[7]. Alors que moins d’un quart des artistes étaient en mesure de soutenir une carrière dans la musique à temps plein, les artistes autochtones de l’Ontario étaient les plus susceptibles de pouvoir travailler dans la musique à temps plein (32 %)[8].
  • Des inégalités importantes subsistent en ce qui concerne le nombre et l’expérience des professionnels soucieux de l’équité et de la souveraineté au sein de la main-d’œuvre de l’industrie musicale. Un rapport récent de la Canadian Live Music Association souligne qu’en moyenne, les personnes autochtones, noires et de couleur (PANDC) travaillant dans le secteur de la musique en direct gagnent 11 700 dollars de moins par an que leurs homologues blancs[9]. De plus, les travailleurs du secteur des spectacles sur scène sont représentés de manière disproportionnée en tant qu’artistes, plutôt qu’entrepreneurs, propriétaires et travailleurs[10].

Revenus et chiffres connexes

  • L’industrie ontarienne de l’enregistrement sonore et de l’édition musicale a contribué à près de 325 millions de dollars au PIB de l’Ontario en 2020, soit une baisse de 6 % par rapport à 2019[11]. Toutefois, l’Ontario détient toujours une part de marché de 60 % du PIB canadien total généré par ce secteur.
  • L’industrie de l’enregistrement sonore et de la distribution de l’Ontario a généré plus de 450 millions de dollars en revenus d’exploitation en 2019, et un ratio de la marge d’exploitation de 7 %[12].
Diagramme à barres illustrant les augmentations du PIB pour le Canada et l’Ontario, ainsi que le changement du pourcentage du PIB national auquel l’Ontario a contribué.

  • On estime qu’avant la pandémie, les spectacles de musique sur scène contribuaient pour environ 3 milliards de dollars au PIB du Canada. Selon PwC, les revenus de la musique sur scène ont atteint 342 millions de dollars américains en 2021, et on prévoit que les revenus augmenteront à un taux de croissance annuel composé de 16,5 % jusqu’en 2026[13]. Cependant, PwC souligne que même avec cette croissance prévue, le segment des spectacles sur scène ne devrait pas atteindre ses niveaux d’avant la pandémie (801 millions de dollars américains en 2019) d’ici 2026[14].
  • En 2021, les revenus du marché canadien de la musique ont été évalués à 1,2 milliard de dollars américains par PwC, avec un marché dynamique de la diffusion numérique en continu d’une valeur de 706 millions de dollars américains[15]. La croissance du marché de la diffusion numérique en continu en 2021 a été estimée à 14,8 %[16].
  • Selon l’IFPI, le marché mondial de la musique enregistrée a connu une croissance de 18,5 % en 2021, avec une augmentation des revenus dans tous les formats, à l’exception des téléchargements numériques et autres téléchargements numériques non diffusés en continu[17]. Cette augmentation est au moins partiellement alimentée par une croissance importante (24,3 %) des revenus globaux liés à la diffusion en continu, qui est le format de consommation de musique dominant à l’échelle mondiale, et le premier format de revenus dans presque tous les marchés[18].
  • À l’échelle mondiale, le seul format à connaître une baisse en 2021 est celui des téléchargements et autres formats numériques (-10,7 %), ce qui correspond à l’évolution mondiale d’un modèle de propriété vers un modèle d’accès. Notamment, pour la première fois en 20 ans, le marché du disque a connu une croissance (16,1 %), grâce à un regain d’intérêt pour les vinyles et les CD[19].
  • Les droits d’exécution (4 %) et les droits de synchronisation (22 %) ont augmenté en 2021 et représentent respectivement 9,4 % et 2,1 % du marché mondial de la musique[20].
Diagramme circulaire décrivant les sources de revenus de l’industrie musicale à l’échelle mondiale en 2021. Le pourcentage le plus élevé est celui des flots audio par abonnement, à 47,3 %, suivi des produits physiques, à 19,2 %, des flots financés par la publicité, à 17,7 %, des droits d’exécution, à 9,4 %, des téléchargements et autres produits numériques, à 4,3 %, et des revenus de synchronisation, à 2,1 %.

  • En 2021, la SOCAN a versé 416 millions de dollars en redevances pour la musique sous licence, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2020[21]. Les redevances liées à Internet, y compris les services de musique sous licence exploités au Canada, ainsi que les services audiovisuels sur Internet, représentent maintenant près de 40 % des distributions trimestrielles de la SOCAN[22].
  • Une recherche commandée par Éditeurs de musique au Canada et l’APEM souligne que leurs membres éditeurs de musique au Canada ont déclaré 277 millions de dollars de revenus en 2019, ce qui représente une augmentation annuelle moyenne de 8,6 % depuis 2016[23]. De plus, 79 % de ces revenus provenaient de sources étrangères[24]. Pour les entreprises établies en Ontario, les revenus provenant de sources étrangères représentent 48 % des revenus bruts[25].
  • L’Ontario a exporté 242 millions de dollars de produits d’enregistrement sonore et d’édition musicale à l’échelle internationale en 2020[26].

Marché des consommateurs

  • Le Canada était le 8e marché de la musique en importance en 2021, après les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, la Chine et la Corée du Sud[27].
  • Les consommateurs canadiens ont atteint un jalon clé en matière de diffusion audio en novembre 2021, avec plus de 2 milliards de lectures audio en une seule semaine sur des plateformes sous licence comme Spotify, Apple Music, Amazon et Tidal[28].
  • Le marché canadien de la musique enregistrée a connu plusieurs changements importants en 2021, en raison de l’évolution des comportements accélérée par la pandémie de COVID-19. La consommation totale d’albums, y compris la consommation d’albums physiques, les albums équivalents diffusés en continu et le téléchargement d’albums, a augmenté de 9,2 % en 2021[29]. Cependant, les ventes totales d’albums (physiques et numériques) ont diminué de 12,1 %, principalement en raison d’une baisse importante des ventes d’albums numériques (26,9 %)[30]. Les ventes de titres numériques ont également diminué de 25 %, tandis que la diffusion de chansons audio et vidéo à la demande a augmenté de 10,6 %[31]. Si les ventes de vinyles restent une petite partie du marché, ces ventes ont augmenté de 21,7 % en 2021[32].
  • La consommation de musique de catalogue est définie comme la musique qui a été mise sur le marché avant plus de 18 mois avant un moment donné. En 2021, l’augmentation d’une année à l’autre de la consommation de musique de catalogue au Canada a augmenté de 17,4 %, alors que la consommation de musique courante a diminué de 5,3 %[33].
  • La tendance à délaisser l’écoute de la musique sur les services de diffusion traditionnels, comme la radio, se poursuit. Depuis 2013, l’écoute sur les entreprises de diffusion par médias numériques a augmenté à un taux composé de 12,4 %, tandis que l’écoute de la radio a diminué à un taux annuel composé de 4,7 %[34].

Tendances et enjeux

Cette section donne des renseignements sur les taux de croissance, les tendances et les enjeux émergents pour l’industrie canadienne de la musique. Les principaux enjeux sont les services de diffusion de musique en continu, la diversité, les concerts et les spectacles en ligne.

Taux de croissance et tendances de l’industrie

  • La capacité du secteur des spectacles de musique sur scène à se remettre complètement des effets de la pandémie de COVID-19 suscite de sérieuses inquiétudes, même si le public est impatient de retourner assister à des concerts. Les salles de spectacles, les organisateurs de festivals et les promoteurs de concerts ont souligné les difficultés et les retards permanents dans les déplacements, les pénuries de main-d’œuvre, ainsi que l’augmentation des coûts des équipements nécessaires tels que les scènes, le matériel, l’arrière-scène, les clôtures et les toilettes portables[35]. De même, les musiciens en tournée ont exprimé leur inquiétude croissante quant à la viabilité économique des tournées, compte tenu de l’augmentation du coût du carburant, des billets d’avion et de l’hébergement[36].
  • En raison des graves difficultés auxquelles sont confrontés les lieux de diffusion de spectacles de musique au Canada, un partenariat entre la Canadian Live Music Association et la SOCAN permettra à 30 lieux de diffusion indépendants ayant une capacité de 500 personnes ou moins de recevoir des paiements de 1 000 $ afin de compenser leurs coûts[37].
  • En outre, les problèmes du secteur des spectacles sur scène, antérieurs à la pandémie de COVID-19, demeurent des préoccupations majeures. Au cours des deux dernières années, Toronto a vu deux les locaux de répétition musicale les plus fréquentés de la ville fermer leurs portes[38]. Un rapport de la ville de Toronto a reconnu qu’au cours des cinq dernières années, le nombre de locaux de répétition musicale a considérablement diminué et a demandé à la ville de se pencher sur des solutions créatives pour résoudre ce problème[39].
  • En octobre 2022, la CBC a annoncé que CBC Radio 3, CBC Country et deux stations d’ICI Radio-Canada étaient retirées de SiriusXM[40]. Bien que l’on s’attende à ce que cela ait une incidence négative sur les types de musique particuliers joués sur ces stations (rock indépendant, musique country et musique francophone), les répercussions à long terme des changements dans l’offre des stations restent à voir.
  • L’étude de l’IFPI sur les comportements d’écoute de la musique dans 21 des principaux marchés musicaux du monde suggère qu’en moyenne, les gens passent 18,4 heures à écouter de la musique chaque semaine[41]. En outre, 78 % des personnes interrogées ont déclaré écouter de la musique au moyen de services de diffusion audio en continu sous licence, qu’il s’agisse de services par abonnement ou de services financés par la publicité[42].
  • Alors que les consommateurs continuent de privilégier l’utilisation de services audio sous licence, Apple Music a annoncé avoir atteint un catalogue total de 100 millions de titres, ce qui est supérieur à Amazon Music (90 millions) et à Spotify (80 millions)[43].
  • Les plateformes vidéo de format court continuent de jouer un rôle dans l’engagement et la découverte de la musique. Selon l’IFPI, 68 % du temps que les personnes interrogées ont passé sur des applications vidéo de format court ont été consacrés à des contenus liés à la musique, comme les défis de synchronisation labiale et de danse[44]. TikTok est notamment l’application non ludique la plus téléchargée sur la boutique d’applications d’Apple et sur la boutique Google Play[45].
  • Le rapport de l’IFPI indique également qu’il existe des possibilités intéressantes d’utiliser les jeux pour faire découvrir la musique, en notant que 31 % des personnes interrogées qui s’identifient comme des adeptes des jeux ont assisté à un concert virtuel sur des plateformes telles que Fortnite, Roblox ou Minecraft, tandis que 52 % sont intéressés par l’observation de concerts de musique virtuels sur des plateformes de jeux[46].
  • Les acquisitions de catalogues musicaux très médiatisées continuent de faire les gros titres dans le monde entier. Le cabinet de conseil Midia estime que la valeur combinée de toutes les acquisitions de catalogues musicaux annoncées publiquement a atteint 5,29 milliards de dollars en 2021[47]. Le marché des acquisitions aurait connu une hausse de 180 % par rapport à 2020, alimentée par les acquisitions majeures de Hipgnosis Songs Fund, BMG, Concord Music Publishing et autres[48]. Parmi les principales acquisitions de catalogues canadiens, citons l’accord mondial de Joni Mitchell avec Reservoir[49], et l’acquisition par Kilometre Music Group d’une partie du catalogue de Belly[50]. PwC laisse entendre que la croissance de l’acquisition de catalogues est en partie attribuable à la demande croissante de catalogues sur les services de diffusion en continu sous licence et d’autres plateformes, ainsi qu’aux nouvelles possibilités d’octroi de licences pour des chansons populaires classiques à des fins commerciales[51].

Enjeux au pays et à l’étranger

  • À l’échelle mondiale, les femmes restent sous-représentées dans la musique populaire, comme en témoigne leur présence sur la liste Billboard Hot 100. Un rapport publié par l’USC Annenburg Inclusion Initiative souligne que les artistes masculins sont 3,6 fois plus nombreux que les femmes, et 38 fois plus nombreux que les femmes dans le rôle de producteur[52]. Ce déficit en matière de production est encore plus flagrant lorsqu’il s’agit de femmes de couleur : sur les 1 291 crédits de production inclus dans l’étude, seuls 9 ont été obtenus par des femmes de couleur[53].
  • Women in Music Canada a élaboré un plan d’action pour remédier à la sous-représentation des personnes qui s’identifient comme des femmes, des personnes non binaires, des personnes dont le genre est fluide ou diversifié dans le secteur de la musique en Ontario. Le rapport souligne que ces personnes sont confrontées à plusieurs obstacles majeurs pour entrer dans l’industrie de la musique, notamment un manque de réseautage et de possibilités, ainsi qu’un manque de diversité des sexes sur le lieu de travail et au sein de la haute direction[54]. Le plan se concentre sur cinq piliers clés : développer un écosystème de soutien solide, accroître la sécurité, améliorer l’accès aux connaissances, à la formation et au développement professionnel, accroître l’intersectionnalité et la diversité culturelle dans le secteur, et assurer l’égalité d’accès aux possibilités de financement[55].
  • L’Indigenous Music Alliance a publié Building the Indigenous Music Industry and Developing an Indigenous Music Office – un rapport qui recueille les commentaires de la communauté afin d’orienter la mise sur pied d’un bureau de la musique autochtone et recense les obstacles et les défis auxquels sont confrontés les artistes autochtones et les professionnels du secteur[56]. Il relève également les pratiques exemplaires dans les domaines de l’écriture de chansons, de la production et de l’édition musicale en vue d’éventuels protocoles d’édition. Ce rapport s’inspire du document d’ImagineNATIVE intitulé On-Screen Protocols and Pathways: A Media Production Guide to Working with First Nations, Metis and Inuit Communities, Cultures, Concepts and Stories.
  • Breaking Down Racial Barriers (BDRB) est une série de tables rondes communautaires sur le racisme contre les Noirs dans l’industrie musicale canadienne[57]. BDRB a publié un rapport résumant les principales conclusions à la fin de la série d’ateliers afin d’offrir un aperçu du racisme systémique, systématique et institutionnel présent dans le secteur. Le rapport fournit des recommandations concrètes pour prendre des mesures à plusieurs niveaux[58] :
    • Le travail individuel en faveur de l’équité pour les personnes travaillant dans le secteur de la musique, ce qui inclut la participation à une formation contre le racisme envers les Noirs, et la création d’un espace destiné à des possibilités de mentorat ou des stages rémunérés dans ce domaine.
    • La création de politiques et de formations contre le racisme envers les Noirs, y compris la formation continue à tous les niveaux de l’organisation, et la création d’un code de conduite et d’un guide de ressources.
    • La collecte, le suivi et la communication au public de données et de mesures clés fondées sur la race, y compris la collecte de données sur la diversité sur le lieu de travail, et l’engagement à participer activement et volontairement aux études de marché et aux initiatives de recherche menées par les organisations de la communauté noire.
    • Une plus grande représentation dans l’écosystème de l’industrie musicale, y compris l’adoption de pratiques de recrutement, d’embauche et de maintien en poste qui encouragent et accueillent les déclarations d’intérêt des employés noirs potentiels.
    • Accroître les partenariats, les investissements et le soutien aux infrastructures de la communauté noire.
    • La réduction de l’écart d’équité salariale pour les professionnels noirs de la musique (et les femmes noires en particulier) grâce à des initiatives telles que les audits sur l’équité salariale.
    • Et enfin, par la mise en commun de pratiques exemplaires et des initiatives qui favorisent la lutte contre le racisme, l’équité et l’inclusion dans l’industrie.
  • Le CRTC a conclu une consultation sur la radio commerciale, dans le but d’évaluer la pertinence et l’efficacité de sa politique actuelle en matière de radio commerciale et de comprendre les changements qui pourraient devoir être apportés. De nombreux intervenants de l’industrie ont participé au processus de consultation, y compris une soumission conjointe déposée par AVANCE, le Conseil canadien des associations de l’industrie de la musique, l’Association canadienne de la musique indépendante, l’Indigenous Music Alliance, le Music Managers Forum Canada, Éditeurs de musique au Canada et l’Association des auteurs-compositeurs canadiens[59]. Le CRTC a rendu sa décision au début du mois de décembre, laquelle maintient les quotas de contenu actuels pour les stations de radio commerciale de langue française et de langue anglaise[60]. La décision ajoute également un nouveau quota pour les artistes émergents et encourage les stations de radio à ajouter de la musique autochtone à leurs listes de lecture. Le CRTC a annoncé qu’il tiendra également des instances distinctes pour couvrir d’autres changements aux contributions au développement du contenu canadien et une nouvelle définition du contenu canadien pour remplacer le système MAPL.
  • Le gouvernement fédéral a réintroduit la Loi sur la diffusion continue en ligne qui vise à moderniser la Loi sur la radiodiffusion afin que les services de diffusion continue en ligne contribuent à la création et à la disponibilité d’histoires et de musique canadiennes. La Loi sur la diffusion continue en ligne a été soumise à l’examen du Sénat. Plusieurs intervenants de l’industrie de la musique ont exprimé leur soutien au projet de loi, CIMA soulignant son soutien à une législation qui « exigerait que tous ceux qui participent aux activités de radiodiffusion au Canada, y compris les grandes entreprises technologiques, contribuent à l’écosystème culturel du Canada[61] ». De plus, les données de la SOCAN montrent que l’auteur membre moyen n’a reçu que 67 dollars en redevances de la diffusion continue en ligne en 2021[62]. La SOCAN a souligné la nécessité de moderniser la Loi sur la radiodiffusion afin de s’assurer que les services de diffusion continue contribuent à l’écosystème culturel canadien en faisant la promotion des chansons canadiennes, et en garantissant une compensation équitable[63].
  • Les discussions sur le rôle de l’industrie de la musique dans la lutte contre le changement climatique et sur la façon dont le secteur peut améliorer la viabilité climatique sont en cours. Music Declares Emergency Canada a organisé son premier sommet sur le climat en lien avec la musique canadienne en octobre 2022, auquel ont participé des dirigeants de l’industrie de la musique et des artistes de premier plan qui ont proposé une industrie de la musique plus verte[64]. Dans le domaine des spectacles sur scène, un concert de Bryan Adams à Summerside (Î.‑P.-É.) a été le premier concert en soirée en Amérique du Nord à être entièrement alimenté par l’énergie solaire[65].

Aide de l’État

  • À l’échelle fédérale, le soutien à l’industrie de la musique passe par le Fonds de la musique du Canada, dont les volets d’initiatives individuelles et collectives sont assurés par FACTOR (en anglais seulement) pour le marché anglophone, et par la Fondation Musicaction pour le marché francophone. Le budget fédéral de 2021 prévoit une prolongation de deux ans du financement supplémentaire annuel de 10 millions de dollars accordé au Fonds de la musique du Canada pour les années 2022-2023 et 2023-2024.
  • Le budget fédéral de 2022 comprend un engagement à mettre en œuvre des modifications législatives à la Loi sur le droit d’auteur afin de prolonger la durée de la protection du droit d’auteur de 70 ans après la vie du créateur[66].
  • D’autres organismes de financement publics et privés fournissent du soutien à l’industrie de la musique, notamment : Radio Starmaker (Fonds Radiostar), le Conseil des arts du Canada, la Fondation SOCAN ainsi que le Conseil des arts de l’Ontario et le Toronto Arts Council.
  • Le Fonds ontarien d’investissement dans l’industrie de la musique (FOIIM) est un fonds de 7 millions de dollars administré par Ontario Créatif et conçu pour fournir un développement économique ciblé à l’industrie musicale dynamique et diversifiée de la province. Il soutient les entreprises à fort potentiel de croissance afin d’optimiser le rendement du capital investi et de créer davantage de possibilités pour les artistes émergents d’enregistrer et de se produire en Ontario. Le FOIIM comporte trois volets : Création musicale, Initiatives pour l’industrie de la musique (y compris le sous-volet Développement des marchés internationaux pour les imprésarios) et Promotion des concerts.  
  • En 2021-2022, Ontario Créatif a lancé le programme AccélératiON, dont l’objectif est d’investir dans des entreprises musicales nouvelles et émergentes appartenant à des Noirs et à des Autochtones qui présentent un fort potentiel de retombées économiques et culturelles. Les principaux objectifs sont d’améliorer la capacité des entreprises noires et autochtones émergentes dans le secteur de la musique, de renforcer le soutien aux étapes cruciales de la carrière des entrepreneurs noirs et autochtones et de permettre à la prochaine génération de professionnels noirs et autochtones de l’industrie de la musique de créer un contenu de grande qualité et de conserver la propriété intellectuelle et le contrôle de leurs propres récits.
  • Dans le cadre du Fonds pour la résilience des travailleurs du secteur des spectacles sur scène du Canada du gouvernement fédéral, le fonds de bienfaisance Unison a reçu plus de 16 millions de dollars de financement pour lancer un fonds pour les travailleurs du secteur des spectacles sur scène. Le fonds aidera les travailleurs indépendants et autonomes du secteur des spectacles sur scène admissibles qui éprouvent des difficultés financières en raison de la pandémie en leur versant un montant forfaitaire unique de 2 500 $[67].

Reconnaissance de l’industrie

L’industrie ontarienne de la musique produit un très grand nombre d’artistes, de maisons de disque et d’événements qui vendent le plus et qui sont acclamés par la critique :

  • Les artistes ontariens étaient bien représentés lors de la remise des prix JUNO de 2022, qui a eu lieu à Toronto. Environ 40 % des lauréats des JUNO 2022 étaient établis en Ontario – dont 10 des 24 premiers lauréats. Parmi ceux-ci figurent : MONOWHALES, Charmaine, Mustafa, Avataar, Emily D’Angelo, Haviah Mighty, Kairo McLean, DJ Shub, Hill Kourkoutis et HNTR.
  • Bien que les artistes ontariens n’aient pas remporté de prix Grammy en 2022, les contributions d’artistes de renom comme Justin Bieber et Daniel Caesar ont été mises en nomination dans plusieurs catégories.
  • Trois artistes ontariens étaient représentés sur la liste des finalistes du Prix de musique Polaris 2022, soit Shad, Ombiigizi et Charlotte Day Wilson. Le Prix de musique Polaris 2022 a été remporté par l’artiste Pierre Kwenders (Arts and Crafts) soutenu par Ontario Créatif.
  • La Guilde des compositeurs canadiens de musique à l’image a tenu la première cérémonie des Canadian Screen Music Awards à Toronto, en septembre 2022. Neuf prix ont été décernés pour la composition à l’écran, ainsi qu’un prix spécial pour des services exceptionnels rendus à l’industrie. Plusieurs compositeurs basés en Ontario ont été honorés, notamment Steph Copeland, Janal Bechtold, Todor Kobakov, Phil Strong et Trevor Morris[68].
  • La longue et riche carrière musicale de Deborah Cox a été honorée par une intronisation au Panthéon de la musique canadienne en 2022[69].
  • Éditeurs de musique au Canada et Music Canada ont lancé un nouveau prix pour l’écriture et l’édition musicale, célébrant les contributions des auteurs-compositeurs et des éditeurs de musique aux enregistrements canadiens officiellement certifiés or et platine. Le premier prix a été remis à l’Ontarienne Serena Ryder pour sa chanson « Weak in the Knees », certifiée platine[70].

État au mois d’octobre 2022

Notes de fin

1 Statistique Canada, Tableau 36-10-0452-01 – Les indicateurs de la culture et du sport par domaine et sous-domaine, par province et territoire, perspective du produit(x 1 000), consulté le 2 juin 2022.

2 Statistique Canada, Tableau 21-10-0055-01 – Enregistrement sonore et édition de musique, statistiques sommaires, aux deux ans (dollars sauf indication contraire), CANSIM (base de données), consulté le 30 mars 2021.

3 Ibid.

4 Canadian Live Music Association, #ForTheLoveOfLive, https://www.canadianlivemusic.ca/ftlol, consulté le 12 octobre 2022.

5 Ibid.

6 Éditeurs de musique au Canada, Profile of Members of Music Publishers Canada and of the Association des professionnels de l’édition musicale, 2020, p. iii.

7 APTN, National Indigenous Music Impact Study, 2019, pp. 5, 7.

8 Ibid., p. 56.

9 Canadian Live Music Association,Closing the Gap: Impact and Representation of Indigenous, Black, and People of Colour Live Music Workers in Canada, p. ii.

10 Ibid.

11 Statistique Canada, Tableau 36-10-0452-01 – Les indicateurs de la culture et du sport par domaine et sous-domaine, par province et territoire, perspective du produit(x 1 000), consulté le 2 juin 2022.

12 Statistique Canada, Tableau 21-10-0055-01 – Enregistrement sonore et édition de musique, statistiques sommaires, aux deux ans (dollars sauf indication contraire), CANSIM (base de données), consulté le 30 mars 2021.

13 PwC, Global Entertainment & Media Outlook 2022-2026: Canada, p. 26.

14 PwC, Global Entertainment & Media Outlook 2022-2026: Canada, p. 26.

15 Ibid.

16 Ibid.

17 IFPI, Global Music Report 2022, p. 10.

18 IFPI, Global Music Report 2022, p. 11.

19 Ibid.

20 Ibid.

21 SOCAN,« Le total des redevances versées aux membres de la SOCAN a augmenté en 2021 » 30 juin 2022.

22 Ibid.

23 Éditeurs de musique au Canada, Profile of Members of Music Publishers Canada and of the Association des professionnels de l’édition musicale, 2020, p. 9.

24 Ibid.

25 Ibid.

26 Statistique Canada, Tableau 12-10-0116-01 – Commerce international et interprovincial de produits de la culture et du sport par domaine et sous-domaine, provinces et territoires (x 1 000 000), consulté le 4 octobre 2022.

27 IFPI,Global Music Report 2022, p. 6.

28 PwC,Global Entertainment & Media Outlook 2022-2026: Canada, p. 26.

29 MRC Data and Billboard, Year-End Report: Canada 2021, p. 5.

30 Ibid.

31 Ibid.

32 Ibid.

33 Ibid. p. 11.

34 CRTC,Faits saillants annuels du secteur de la radiodiffusion 2020-2021, p. 12.

35 David Friend, « From travel woes to inflation, music festivals face most unpredictable summer yet », CBC News, 19 juillet 2022.

36 David Friend, « It’s a fuel summer: Gas prices, soaring costs leave touring musicians in a tough spot », Toronto Star, 26 juin 2022.

37 Canadian Live Music Association, « Aid: #ForTheLoveOfLive ».

38 Richard Trapunski, « As Rehearsal Factor closes buildings, Toronto faces a practice space crisis », NOW Toronto, 3 décembre 2021.

39 Interim General Manager, Economic Development and Culture, Report for Action: Music Rehearsal Spaces in the City of Toronto, City of Toronto, p. 1.

40 CBC Audience Services, « Changes to CBC Music and ICI Musique content on Sirius XM », CBC, 4 octobre 2022.

41 IFPI, Engaging with Music 2021, p. 7.

42 Ibid., p. 8.

43 Ashley King, “Theirs is Bigger: Apple Music Boasts Collection of 100MM Songs, Topping Spotify’s 80MM”,Digital Music News, 3 octobre 2022.

44 Ibid., p. 12.

45 Ashley King, « TikTok Remains Highest Grossing App with $914.4MM in Quarterly Revenue », Digital Music News, 2 octobre 2022.

46 IFPI, Engaging with Music 2021, p. 13.

47 Eamonn Forde, « Eyes on the Price: Putting a Value on the Great Music Catalogue Bonanza », Forbes, 1er avril 2022.

48 Ibid.

49 Reservoir, « Reservoir Announced Global Deal with Music Icon Joni Mitchell », Reservoir, 13 septembre 2021.

50 FYI Staff, « Kilometre Music Group Acquires Half of Belly’s Catalogue », FYI Music News, 10 juin 2021.

51 David Lieberman, « That same old song is becoming a new value differentiator », PwC Strategy + Business, 11 novembre 2021.

52 Dr. Stacy L. Smith, Dr. Katherin Pieper, Marc Choueti, Karla Hernandez & Kevin Yao, Inclusion in the Recording Studio? Gender and Race/Ethnicity of Artists, Songwriters & Producers across 900 Popular Songs from 2021-2020, p. 1.

53 Ibid., p. 3.

54 Women in Music Canada, Action Plan & Framework: Advancing Gender Balance in the Canadian Music Industry, pp. 3-4.

55 Ibid., pp. 4-6.

56 Indigenous Music Alliance, Building the Indigenous Music Industry and Developing an Indigenous Music Office, p. 4.

57 Breaking Down Racial Barriers Initiative, « BDRB Report on Anti-Black Racism in the Canadian Music Industry: Volume 1 », BDRB, 28 février 2022.

58 Ibid., pp. 15-22.

59 Éditeurs de musique au Canada, « Music Publishers Canada joins music industry stakeholders in CRTC Commercial Radio Policy Review », 3 mai 2021.

60 CRTC, Politique réglementaire de radiodiffusion 2022-332, publié le 7 décembre 2022.

61 CIMA, « The Canadian Government Introduces C-11, the Online Streaming Act: What this means for Canada’s music industry », 23 février 2022.

62 Ibid.

63 Ibid.

64 Site Web de Music Declares Emergency, 2022.

65 Kevin Yarr, « Why Bryan Adams’ P.E.I. concert was a step forward for solar power », CBC News, 13 septembre 2022.

66 Éditeurs de musique au Canada, « Music Publishers Canada applauds Budget 2022’s commitment to ensuring a strong, modern copyright regime », 7 avril 2022.

67 Megan LaPierre, « Unison Fund Launches Live Music Workers Fund for Pandemic Financial Aid », Exclaim!, 6 juillet 2022.

68 Guilde des compositeurs canadiens de musique à l’image, « SCGC announced list of winners in inaugural Canadian Screen Music Awards », 22 septembre 2022.

69 Panthéon de la musique canadienne, « Deborah Cox ».

70 Music Canada, « Music Publishers Canada and Music Canada launch new Songwriting and Music Publishing Award », 17 mai 2022.