Il y a de cela plus de vingt-cinq ans, Lynda Reeves était une brillante décoratrice d'intérieur à la tête d'une entreprise prospère. Désireuse de mettre ses talents créatifs au service du plus grand nombre, il lui vient alors l'idée d'une revue sur le design et la décoration.

À l'époque, le marché ne compte aucun magazine sur la décoration d’intérieur qui s'adresse aux Canadiens lambda. Lynda découvre une revue baptisée Moving House and Home, que les abonnés au journal reçoivent gratuitement lorsqu'ils font suivre leur abonnement à une nouvelle adresse. Intriguée, elle demande à tenir une rubrique de conseils. Deux ans plus tard, elle fait l'acquisition de la société et se prépare à lancer le magazine dont elle rêvait.

Cependant, les chances ne sont pas de son côté. Même au début des années 1980, le marché du magazine est difficile et le taux d'échec élevé. Lynda ne parvient à faire décoller sa revue qu'après plusieurs années de travail vingt-quatre heures par jour (et sans revenu). Trois ans après avoir commencé, elle fête le versement d'un dividende de 1 dollar, et c'est à ce moment-là que la revue Maison & Demeure (House & Home) prend son essor.

Lynda ne s'en tient pas au magazine pour autant. À la fois pour des motifs créatifs et financiers, elle juge nécessaire de s'étendre aux secteurs de la télévision, de l'édition de livres et des produits dérivés, et de lancer une édition numérique. D'après elle, le marché canadien est trop petit pour qu'un magazine, quel qu'il soit, puisse réellement s'en sortir indépendamment; se contenter d'être une simple revue ne suffit pas. Les titres canadiens sont en concurrence avec ceux des États-Unis, de Grande-Bretagne et d'ailleurs. Avec Internet, de surcroît, les gens peuvent accéder au contenu où qu'ils se trouvent; ils n'ont que faire de sa provenance, du moment qu'il est intéressant.

C'est la raison pour laquelle les programmes tels que le Fonds de la SODIMO pour l'exportation sont si importants. Ils aident les sociétés des industries de la création à élargir leur public pour leur donner les moyens de lui apporter le contenu de qualité qu'il exige. Le soutien de la SODIMO permet également à Maison & Demeure d'expérimenter. Le glissement vers le monde numérique est indispensable, mais aurait été intimidant sans aide. L'investissement de la SODIMO permet à la revue d'attirer des lecteurs et d'apprendre comment tirer profit du lectorat numérique et compenser la perte de revenu découlant du déclin de la presse papier.

Couronnée de succès, l'expérience du « livre-revue » Decorating with White (décorer en blanc), publié au format papier et numérique, n'aurait pas pu voir le jour sans le soutien de la SODIMO. Elle a permis à la société de trouver un modèle fonctionnel pour sa première publication indépendante en kiosques, modèle qu'elle a reproduit depuis sans la moindre aide. Sa prochaine incursion dans le domaine de la technologie prendra la forme d'une appli permettant de diffuser à la demande, en flux et en ligne, ses émissions de télévision sur les téléviseurs connectés.

En ce qui concerne l'avenir, Lynda affirme que la société va continuer de viser l'excellence; elle entrevoit également davantage d'extensions de marque et de contenu numérique. Le secret de la réussite de Maison & Demeure, lui, n'a pas changé : fournir à son public le bon contenu en faisant appel aux bons médias.

« Le contenu en ligne peut en grande partie s'avérer désordonné et écrasant. Il n'est pas organisé. Les lecteurs commencent à s'en rendre compte et reviennent vers les fournisseurs de contenu traditionnels qui offrent un point de vue solide, comme nous. Il nous faut cependant toujours faire preuve d'innovation pour voir ce qui fonctionne. Nous ne pouvons pas nous contenter de suivre l'évolution des goûts, nous devons également suivre celle de la technologie. »

—Lynda Reeves, présidente de House & Home Media

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