Page 33 - Trillium Book Awards 2021, ONTARIO CREATES
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Prix littéraire Trillium
Finaliste
Melchior Mbonimpa
Au sommet du Nanzerwé il s’est assis et il a pleuré
Prise de parole
Poussé par un terrible secret, le jeune Mupagassi entraîne son frère Gassongati sur les chemins de l’exil, fuyant leur pays alors que celui-ci est à la veille d’être ravagé par la violence ethnique. Au camp de réfugiés situé quelque part en Afrique des Grands Lacs, chacun devra effectuer un choix déterminant : l’un embrassera la lutte armée dans un effort de reconquérir le pays d’origine, alors que l’autre, convaincu qu’il n’y a pas de retour possible, s’établira au Canada où il poursuivra ses études et fondera une famille. Pour lui, l’exil est définitif.
Mais les circonstances feront mentir les pronostics et les deux frères seront réunis, après plusieurs années, autour des négociations devant rétablir la paix dans leur pays tourmenté.
Dans ce récit contemporain aux accents universels, l’amitié, l’amour et la loyauté s’avéreront les derniers remparts d’un monde où le mal et la vertu n’ont ni camp ni parti.
Depuis près de vingt ans, Melchior Mbonimpa révèle ses talents de conteur et sa connaissance profonde des peuples de l’Afrique des Grands lacs. Dans ce septième roman, il explore un de ses thèmes de prédilection, le métissage des cultures, tout en édifiant une passerelle au-dessus de l’Atlantique en vue de concilier mémoire des origines africaines et réalité canadienne contemporaine.
Canadien d’origine burundaise, Melchior Mbonimpa est romancier et professeur titulaire au département des sciences religieuses à l’Université de Sudbury.
Ses sept romans explorent l’imaginaire africain et les métissages culturels issus de l’ouverture et de la mondialité. Plusieurs de ses œuvres ont été primées, notamment Le totem des Baranda (prix Jacqueline-Déry- Mochon), Les morts ne sont pas morts (prix Christine-Dimitriu-van-Saanen) et Le dernier roi faiseur de pluie (prix de littérature éclairée du Nord).
Commentaires du jury : Un pied au Canada, l’autre dans l’Afrique des Grands Lacs, voici un roman qui raconte l’exil avec nuance et sensibilité, tout en esquivant l’écueil du cliché. D’une plume souple et coulante, Melchior Mbonimpa donne vie à des personnages attachants qui se verront transformés, au fil du récit, par des voyages aussi bien littéraux qu’intérieurs. L’auteur aborde avec finesse le flou des relations humaines
marquées par les années et les kilomètres. L’éternel déchirement de l’immigrant – plus là-bas, jamais tout à fait ici – est par ailleurs rendu de façon poignante. Illuminant une multiplicité de thèmes, Au sommet du Nanzwerwé se veut
aussi une ode à la paix, et aux efforts collectifs qu’il faut mettre en
œuvre pour la maintenir.
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crédit Rachelle Bergeron


































































































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